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Voilà l’été, enfin l’été, toujours l’été

L’été est déjà bien entamé, avec son lot de tubes et de chorégraphies à mémoriser pour être le plus « frais » sur la piste de danse. Mais nous ne sommes pas tous égaux concernant cette période de supposé farniente, alors à vous qui n’avez pas la chance de brunir votre épiderme sous les sunlights des tropiques, on vous propose un moment de détente près de la chaleur de votre ordi en sirotant un cocktail maison (un vrai…) avec une playlist estivale pensée par nos soins…

 

« Estate » et « Summertime », ou l’histoire de deux standards du jazz

Originaire d’Italie, la chanson « Estate » a fait le tour du monde jusqu’à devenir un standard international de la musique jazz. Composée par Bruno Martino en 1960 sur des paroles de Bruno Brighetti, elle raconte la triste et banale histoire d’un amour déçu que ravive chaque année l’arrivée de l’été. La reprise en 1961 par le brésilien João Gilberto, qui y distille une couleur bossa nova, en fait un succès mondial. Dès lors, elle est reprise par de nombreux jazzmen de renommée internationale comme Michel Petrucciani ou Chet Baker. En 1981, Claude Nougaro modifie le morceau originel, l’intitulant « Un été », auquel il confère des paroles très personnelles qui content ses amours adolescentes.

L’une des plus jolies versions de cet opus est sans doute celle de l’inspiré Vinicio Capossela (interview sur notre blog à retrouver ici) sortie il y a près de vingt ans :

Plus célèbre bien sûr : le morceau « Summertime » qui compterait à ce jour, d’après le collectif de collectionneurs The Summertime Connection, plus de 82 000 interprétations dont environ 67 000 auraient été enregistrées. Il a été composé par George Gershwin en 1933 sur des paroles de DuBose Hayward, « Summertime » est en fait une berceuse pour l’opéra en trois actes Porgy and Bess qui narre l’histoire de deux afro-américains plongés dans la misère de la Caroline du Sud. Les versions les plus connues sont sans doute celles de Ella Fitzgerald & Louis Armstrong ainsi que celle, mémorable, de Janis Joplin. Mais la mélodie a dépassé les âges et surtout les genres : covers classiques (Barbara Hendricks, Yehudi Menuhin…), jazz (Charlie Parker, Bill Evans, Herbie Hancock & Joni Mitchell…), pop-rock (Gene Vincent, The Doors…), soul (Sam Cooke, Al Green…), reggae (B.B. Keaton & Lloyd Charmers, Lee Perry & Errol Walker…), world (Angélique Kidjo…) …  la mélopée a su conquérir les musiciens de tous horizons.

Les titres de l’été

Il serait aisé de lancer quelques idées d’écoute de morceaux qui évoquent l’été par leur caractère solaire : rythmes latino, paroles qui chantent la mer et le sable blanc, beats enflammés qui rappellent les dancefloors des îles baignées de lumière… mais l’exercice est tout autre ! On s’en est tenu à dénicher quelques morceaux qui contiennent réellement le mot « été » dans leur titre. Et les styles sont pour le moins hétéroclites…

On ne peut échapper à notre saison préférée de Vivaldi, « L’été », que l’on retrouvait l’an dernier dans le film La danseuse. Ni évidemment au refrain préféré des français à cette période, « Voilà l’été », des joyeuses Négresses Vertes. Mais on a retrouvé également une ou deux pépites laissées sur le bas de la route. Notamment « Étrange été », une chanson non moins étrange du regretté Alain Bashung. Ou encore un tube rétro de Jeanette, la mythique voix espagnole de « Porque te vas », que l’on retrouve ici avec « Sol de verano ». Tout aussi kitsch mais indémodables, l’immanquable « Summer nights » de la B.O. de Grease, ou le « Summertime blues » d’Eddie Cochran.

Si vous en êtes à grignoter la menthe de votre mojito et que vous préférez finir sur un parfum plus doux, choisissez la « Samba de verão » de Caetano Veloso ou la reprise du « Summer wind » de Frank Sinatra par Madeleine Peyroux. Avec une note de cachaça, vous pourrez, enfin, profiter d’une échappée belle…

Chaleur humaine pour la fête de la musique

36ème édition de la fête de la musique sous 36°C dans la capitale… de quoi faire sortir les parisiens de tous poils pour se frotter aux riffs de guitares et au combo hot-dog/bière toujours de mise pour ce genre de manifestations. Comme chaque année, les amateurs et professionnels du milieu seront dispatchés dans les rues de la ville. Quelques pistes et conseils ici, à suivre (ou pas..).

Groover en bord de Seine

Par cette chaleur torride, on serait tenté de lever l’ancre… Si tel est votre souhait, dirigez-vous vers le quartier de la BNF. Vous trouverez des péniches et guinguettes qui vous feront oublier un instant la moiteur du métro parisien. Pour autant, le son restera urbain…

Si vous êtes dans le coin, sachez que le Batofar fête les 10 ans de La Mamie’s. Collectif fondé en 2007 qui se résume en quelques mots : « 6 copains, 4 DJ’s, des paillettes et une folle envie de faire la fête. ». Ambiance groovy à coup sûr! Au programme de ce soir : open air devant le bateau, gros soudsystem et le crew au complet. Un aperçu de leur playlist ici. La soirée est gratuite jusqu’à 0h30.

Sable et dancehall à la Villette

La Philharmonie de Paris voit les choses en grand cette année. À l’occasion de l’exposition Jamaica Jamaica ! (qui sera en entrée libre aujourd’hui de 18h à 22h) et des 40 ans du label Greensleeves, le Blackboard Jungle SoundSystem vous fera revivre l’époque des meilleurs enregistrements de la musique jamaïcaine : Augustus Pablo, Barrington Levy, Bounty Killer… Jamïca, land we love !

Si vous en avez marre de chauffer vos tongs sur le béton, direction la Plage Glaz’art. Premier jour d’ouverture, et comme chaque année, vous pourrez écouter de l’électro en sentant le sable crisser sous vos pieds… plus d’infos sur la soirée ici.

Summertime rue des Lombards

Pour vous mettre en bouche avant la balade jazz à St-Germain-des-Prés HTR de dimanche prochain (event Facebook ici), on vous suggère de faire un arrêt au Sunset-Sunside. Il sera plus ou moins long selon votre goût pour le saxophoniste John Coltrane : la soirée est dédiée entièrement à ce monument du jazz ! Entrée libre : c’est le moment d’en profiter ! Plus d’infos ici.

Ménilmontant dans tous ses états

La fête de la musique, c’est surtout l’occasion de trainer entre amis avec du son qu’on découvre de ci-de là. Les concerts ne sont pas toujours au niveau, mais dans certains lieux on est à peu près sûrs de passer un bon moment (si on arrive à rentrer). Et comme on aime ce quartier, voici quelques idées :

Au 88 de la rue ménilmontant, la Bellevilloise inaugure un nouveau lieu éphémère et fête aujourd’hui la musique comme il se doit, dès 16h, dans une jungle en plein air ! Plus d’infos sur le line up ici.

À l’angle de la rue, vous connaissez sans doute le mythique Café des sports. Populaire et accueillant, le lieu dansera ce soir au son de la cumbia. Grosse chaleur et bonne humeur assurées.

Si vous êtes plutôt branché Brésil, vous pourrez démarrer la soirée au Mineirhino, un bar de quartier chaleureux qui propose une soirée samba dès 18h30.

Non loin de là, le Studio de l’Ermitage, l’une de nos salles parisiennes préférées, ouvrira elle aussi les portes au Brésil. Dès 19h, découvrez ce qu’est réellement la samba, en images et en musique ! Le groupe Roda do Cavaco, habitué des lieux, vous fera ensuite voyager jusqu’à la fermeture…

Il y aurait encore plein d’autres lieux chouettes à traverser ce soir : la place d’Aligre, le Mellotron, les Disquaires, la Marbrerie, le Nodana… mais pour l’heure on va plutôt se désaltérer et préparer nos meilleures tongs pour l’occasion…

Avril #AuxSons et en couleurs

Les week-ends d’avril sont souvent chargés, mais ce printemps pré-électoral nous prépare quelques rendez-vous musicaux inédits à ne pas rater. Voici quatre évènements qui pourront égayer vos prochains samedis.

Samedi 15 avril, tous à République !

Dès14h, rendez-vous sur la place parisienne qui a repris ses lettres de noblesse pour participer à une action citoyenne d’envergure ! Zone Franche, le réseau des musiques du monde, mène depuis le 3 février la campagne de mobilisation nationale #AuxSons pour faire entrer la diversité culturelle et musicale dans les débats des élections présidentielles et législatives et alerter sur la situation des musiques du monde en France. Ce samedi, plusieurs personnalités telles que Claudy Siar (RFI), Edwy Plenel (Mediapart) ou le musicien malien Cheick Tidiane Seck, seront présents pour animer le débat qui sera haut (sons… et) en couleurs.

Plus d’infos sur le programme détaillé de la journée ici.

Samedi 22 avril, le beatbox est dans La Place

Dans une ambiance créative et conviviale, Hit the road vous propose de participer à une expérience sonore décalée avec Scouilla, professionnel du Human Beatbox.

Le but de l’exercice? Produire des sons avec la bouche, le nez, la langue, la gorge. Travailler le souffle, la respiration, la diction et l’articulation. Dépasser sa timidité, être à l’écoute de l’autre et découvrir un nouveau style musical tout en s’amusant !

Avant l’atelier, vous aurez la chance de visiter les coulisses de La Place, le nouveau centre culturel Hip Hop situé au coeur du forum des Halles, lieu symbolique de ce mouvement. On vous emmènera découvrir les studios d’enregistrements, de danse, les salles de concerts et bien d’autres espaces…

Plus d’infos ici !

Pour toute inscription : info@hittheroad-events.com

L’atelier est fini et vous en voulez encore? Direction la Philharmonie de Paris ! À 19h, participez au débat modéré par Isadora Dartial (Radio Nova, et la dj fétiche de nos soirées Hit the road !) sur le thème des musiques jamaïcaines dans le cadre de l’exposition Jamaica Jamaica !. 

Plus d’infos sur l’expo et ses à-côtés ici.

Samedi 29 avril, Ciao Italia ! : une visite en chansons

À l’occasion de l’exposition Ciao Italia ! au musée nationale de l’histoire de l’immigration, les chanteurs du Chœur de l’Emigration et les artistes de La Maggese donnent la parole à ce « peuple qui manque »  dixit Nuto Revelli : ouvriers, paysans, montagnards, etc. On parcourt l’exposition qu’ils nous racontent ponctuée de ces « petits chants » qu’emportaient avec eux les émigrants.

Plus d’infos sur cette visite-chantée ici .

Ces artistes au panthéon de 2016

Ces artistes au panthéon de 2016

2016 a été une année pleine de bouleversements, tant d’un point de vue politique (ça va sans dire) que musical. Car hormis les coupes budgétaires du Ministère de la Culture française qui met en péril de nombreux festivals et structures essentiels, la planète a été touchée par une hécatombe de personnalités qui nous laisse un peu orphelins.

Nous ne ferons pas ici un bilan exhaustif, ce serait malheureusement trop long, mais nous souhaitons tout de même rendre un bref hommage à ceux qui nous ont tant apporté par leur musique et leurs mots.

Cette danse macabre a commencé dès le 2 janvier 2016, avec le départ de Michel Delpech qui chantait pourtant « La vie, la vie » en 1971. Huit jours plus tard, c’est l’effroyable disparition de David Bowie, le chanteur pop-rock le plus révolutionnaire de sa génération, qui nous laissait un vide énorme. Avec comme consolation un album en forme d’adieu, Blackstar, un clip-testament, « Lazarus », du même nom que la comédie musicale qui a continué à se jouer à Londres, le fantôme de Ziggy  planant au-dessus du public. La NASA elle-même a rendu hommage à “Starman“ en postant sur son compte twitter : « And the stars look very different today » (« Et les étoiles ont l’air vraiment différentes aujourd’hui »), reprenant ainsi les paroles de « Space Oddity » qui raconte les premiers pas de l’homme sur la lune.

En mars, de l’autre côté des Alpes, c’est le chanteur piémontais Gianmaria Testa qui tirait sa révérence. Parolier aux mélodies d’une grande douceur, il était l’ami de Erri De Luca, auteur napolitain avec lequel il avait monté le merveilleux Quichotte et les invincibles, hymne aux migrants, aux exilés, « à ceux qui ne se laissent jamais effondrer par une défaite ». Je l’avais  rencontré à Naples en 2004, lorsque le spectacle était présenté à la Galleria Toledo. C’est l’occasion ici de revenir sur ce bel échange :

https://soundcloud.com/user-439998769/sets/interview-gianmaria-testa-naples-2004

Le 21 avril 2016 c’est “Love Symbol“ qui nous quittait sous une pluie pourpre, l’icône funk-pop aux vestes à paillettes, le Prince qui réveillait les belles au bois dormant à coups de « Kiss » et de « Sexy mother fucker ». Rival de Michael Jackson (avec lequel il partage pourtant la même scène que James Brown lors d’un show mémorable), il affectionnait particulièrement la salle parisienne du New morning où il avait fait un aftershow inoubliable en 2010, chantant jusqu’à l’aube « New Morning, New morning » au son de « Purple rain, purple rain »

Trois jours plus tard, Papa Wemba, « le roi de la rumba congolaise », suivi de Billy Paul et son célèbre « Me and Mrs Jones » entraient également dans la ronde. Le 2 mai, c’est au tour de Hubert Mounier, leader de l’Affaire Louis Trio. L’auteur de « Mobilis in mobile » était également dessinateur et a notamment réalisé une bande-dessinée du même nom que l’album La maison de pain d’épices.

On s’arrêterait bien là, las de ce listing des défunts  de 2016 que l’on a écouté, de près ou de loin, mais il en reste que l’on ne peut éviter. On pense bien sûr à Leonard Cohen. À « Suzanne », à « Hallelujah »,  à « Dance me to the end of love ». À tous ces morceaux qui ont été si longs à écrire pour un poète si exigeant, et qui ont de ce fait marqué nos esprits, influencé les plus grands, donné à entendre ce qui n’avait jamais été dit. À l’instar de David Bowie, il nous laisse un dernier album récent d’une grande beauté, You want it darker, imprégné d’amour et d’obscurité.

On pense aussi à la prêtresse de la soul Sharon Jones, sur laquelle on dansera encore durant « 100 days, 100 nights ». À « la reine des gitans » Esma Redzepova, qui a porté haut les couleurs de la culture tsigane avec des morceaux comme « Djelem, djelem ». Et au dernier en date, George Michael, parti un 25 décembre, pop star aux tubes “eighties“ qui a fait suer tant de dancefloors avec des titres comme « Wake me up before you go-go ».

Tous ces musiciens, chanteurs, auteurs ou compositeurs, aux destins parfois complexes, aux gloires certaines mais coûteuses, nous ont accompagnés depuis l’enfance et nous rappellent, en 2016, que la musique c’est autre chose qu’un air qu’on fredonne. Elle nous construit, nous hante, nous bouleverse. Elle peut appuyer là où ça fait mal ou raviver le feu de joie qui est en nous. Elle est ombre et lumière. Ou, comme l’écrivait Romain Rolland dans Jean-Christophe, « elle est la parole la plus profonde de l’âme, le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur ».

 

Ces improbables chansons de noël

Ces improbables chansons de noël

Dans quelques jours, c’est noël. Comme chaque année, les enceintes des magasins nous abreuvent des classiques « Petit papa noël » et autres pépites que Tino Rossi et consorts fredonnent à nos oreilles depuis la tendre enfance. On ne va pas vous proposer maintenant le sempiternel « Top 10 » des plus belles chansons de noël, ni même une playlist des plus décalées, quoi que… L’idée est tout de même de faire le point sur ces variantes musicales qui fêtent la fin d’année. 

De ce que l’on sait, en France, le plus ancien chant de noël serait le cantique « Entre le boeuf et l’âne gris », qui aurait été composé au début du XVIe siècle, bien avant le traditionnel « Il est né le divin enfant » qui a vu le jour (sans mauvais jeu de mots) au XIXe siècle. On continue aujourd’hui de célébrer ce miracle, bien qu’on puisse trouver des versions quelque peu décalées…

Disons qu’en 2016 les paroles peuvent parfois manquer de poésie. Et pour cause : des chercheurs de l’université de Toronto ont développé une IA (Intelligence Artificielle) capable de composer et d’interpréter une chanson de noël en analysant les éléments d’une image. Les paroles sont donc plus du type : « Beaucoup de décorations dans la pièce, le sapin de noël est rempli de fleurs, je jure que c’est le réveillon de noël ». Pari impressionnant, même s’il ne concurrence pas un bon vieux « Vive le vent »… jugez plutôt en écoutant cette création.

On peut relever un autre pari : celui d’écouter l’album All I want for christmas is a goat (2015), subtil clin d’oeil au tube planétaire de Mariah Carey « All I want for christmas is you », le « toi » étant remplacé par le mot « chèvre ». Pourquoi? Tout simplement parce que les morceaux sont tous interprétés par des chèvres ! C’est une expérience de la branche suédoise de l’ONG Action Aid, qui lutte au quotidien contre la pauvreté. L’animal a été choisi pour sa popularité sur internet mais aussi pour l’impact positif qu’elle a sur la vie des communautés : elle fournit du lait, de la laine et peut aider des familles en difficulté. Vous pouvez donc trouver le cd si vous souhaitez faire une bonne action pour bien finir l’année. Un aperçu avec cette version de « I wish you a merry christmas »

La conclusion? A chacun son école. On peut aimer la mélancolie du « Joyeux noël » de Barbara ou entonner en choeur « Bons baisers de Fort-de-France » de la Compagnie Créole. Ce soir-là, il n’y a plus de règles. Alors pour conclure cet article, je choisirai pour ma part la douceur d’une bossa nova, « Presente de Natal » par le grand artiste brésilien João Gilberto, à écouter sans modération (toute l’année…). Et d’avance : joyeux noël!

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HIT THE ROAD EVENTS | info@hittheroad-events.com | 14 avenue Aubert - 94300 Vincennes, PARIS.

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