Aux origines du Human Beatbox

Aux origines du Human Beatbox

Le 22 avril prochain, un atelier d’initiation au Human Beatbox est proposé par Hit the road, en partenariat avec La Place (centre culturel hip hop). Retour sur les origines d’une pratique passée de l’ombre au clair-obscur…

En anglais, le terme « human beat box » signifie « boîte à rythmes humaine ». Plus précisément, c’est l’art d’imiter des instruments (des percussions, mais également un saxophone, une basse ou autre) à l’aide de la bouche, de la langue, de la gorge, des dents ou du nez.

Le beatbox apparu dans les années 80 est étroitement lié à la culture hip hop. Mais cette technique vocale prend sa source d’autres genres bien plus anciens.

Une technique ancestrale

En Asie notamment, on retrouve des jeux sonores qui utilisent la voix et le souffle et imitent des instruments plus bourdonnants comme la flûte ou la guimbarde. C’est le cas du chant diphonique mongol, ou du Kattajaq, chant de gorge inuit interprété comme un jeu, le plus souvent par des femmes. La tradition des bols, qui fait partie du système rythmique indien depuis des siècles, est quant à elle à la fois une méthode mnémotechnique et une tradition de percussions vocales, utilisée aujourd’hui par des musiciens qui se rapprochent du jazz fusion et de la world comme Trilok Gurtu, John McLaughlin ou Zakir Hussain.

Certaines musique traditionnelles zoulous, notamment celles issues des langues dites à « clics » que l’on retrouve en Afrique de l’Ouest ou du Sud, se servent également de cette façon de reproduire les rythmes avec la bouche. Un très bel exemple ici avec la célèbre « Click song » de la diva sud-africaine Miriam Makeba :

A l’origine était le scat

Mais le parent le plus proche du human beatbox, celui qui l’a aidé à faire ses premiers pas, a grandi aux Etats-Unis, et on le retrouve fréquemment dans le jazz. La légende voudrait que ce soit l’audacieux Louis Armstrong qui en soit le père légitime. Lors d’une session avec son Hot Five, en février 1926, alors qu’il chantait « Heebies Jeebies », il aurait fait le clown, laissant tomber la feuille qui contenait les paroles du morceau, ce qui l’incita à en inventer d’autres avec des onomatopées, pour finir le chorus. On assistait en fait à la naissance du scat.

Les autres figures du genre restent aujourd’hui The Mills Brothers, Don Elliott, Cab Calloway ou Ella Fitzgerald, qu’on peut écouter ici sur l’excellent One note Samba.

De Bobby Mc Ferrin à Rahzel

C’est dans un ghetto new-yorkais, quelques années après les débuts du mouvement hip hop, que le human beatbox tel qu’on le connait aujourd’hui apparait. Il permet l’imitation de la grosse caisse et de la caisse claire pour accompagner les scratchs et le sampling. Les Fat Boys sont, au début des années 80, les enfants terribles de cette nouvelle boîte à rythme humaine, avec laquelle ils se divertissent :

L’un des premiers artistes vocaux à se faire remarquer fut Bobby Mc Ferrin, avec par exemple la culte « Don’t worry Be happy » qui reçut en 1988 le Grammy Award de la chanson de l’année. Inspiré autant par le hip hop que par le jazz et la soul, cet improvisateur de talent se plait à imiter des instruments à cordes ou à vents, comme dans cette sublime reprise de « Encore from Tokyo » (Keith Jarret) interprétée devant une salle comble au Festival Jazz de Montreux.

Mais le chanteur qui a popularisé le genre reste avant tout le King of Pop Michael Jackson, aves ses contrepoints rythmiques et ses prouesses vocales groovy, mises en avant par exemple dans le titre « Stranger in Moscow ».

À partir des années 90, le genre évolue, laissant place à des variations qui intègrent jusqu’à l’imitation des scratchs et des samples. En France, on peut notamment citer les toulousains Fabulous Trobadors (« L’accent ») et bien sûr les membres du Saïan Supa Crew avec des tubes tels que « Ring my bell » ou « Angela ».

Pratique devenue de moins en moins marginale, elle a été démocratisée grâce à des figures emblématiques comme Rahzel du groupe The Roots, rappeur américain originaire du Queens qui sort le légendaire album Make The Music 2000 (1999) et laissera des pépites comme « If your mother only knew » (reprise de la chanson de Aaliyah « If your girl only knew »).

Les membres du groupe Under Kontrol, dont fait partie le MC Faya Braz, crée le 1er championnat de France à Angers en 2006 et le 1er festival de Human Beatbox. Avec l’ascension des nouvelles technologies, le phénomène envahit la toile et les réseaux sociaux, et la France se place en 1ère ligne durant les championnats.

En 2015, Pascal Tessaud réalise Beatbox, boom bap autour du monde, le premier documentaire sur cet art « né d’une misère sociale. C’était important de montrer comment est né le Beatbox et quelles conditions ont poussé les gens à vouloir s’exprimer dans la rue. » :

Aujourd’hui championne du monde de Beatbox, la France est un vivier fertile pour les beatboxers en devenir. Malgré tout, la couverture médiatique reste trop restreinte pour permettre un réel envol de cette pratique. Vaille que vaille, des structures comme La Place, à laquelle Hit the road s’associe, ouvrent leurs espaces pour laisser vibrer ce souffle venu des battements du corps.

Rendez-vous le 22 avril !

Info & inscriptions : info@hittheroad-events

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HIT THE ROAD EVENTS | info@hittheroad-events.com | 14 avenue Aubert - 94300 Vincennes, PARIS.

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